Chaque nouveau journal télévisé enfonce davantage le clou de notre désenchantement. C\’est la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale que nous  ressentons tous autant de lassitude, d’amertume et de découragement. Bref, la dépression  guette. Pourtant, les raisons d’espérer n’ont jamais été si nombreuses.

Parce que c’est toujours juste avant l’aube que la nuit est la plus noire.

Les raisons de déprimer se multiplient…

La pandémie mondiale s’accélère ; nos libertés fondamentales de nous déplacer et de nous distraire nous ont été supprimées et le durcissement se précise ; la barbarie aveugle du terrorisme frappe nos symboles les plus pacifiques comme un concert de musique, une terrasse de café, un feu d’artifice, un préau d’école ou un lieu de prière ; les tempêtes avalent nos maisons et engloutissent nos terres ; l’horizon économique s’assombrit pour la plupart d’entre nous ; le discours politique se radicalise ; les États-Unis semblent au bord de la guerre civile ; sur la planète, les dictateurs belliqueux attisent par leurs discours populistes les braises de foyers endormis qui n’ont jamais paru aussi inflammables ; les revendications territoriales et les conflits armés se multiplient ; la lutte contre le réchauffement climatique est au point mort ; la spéculation financière ne s’est jamais aussi bien portée ; le « no deal » du Brexit pourrait fissurer l’unité européenne ; dans nos rues, les violences urbaines n’attendent qu’une occasion de ressurgir ; et j’en passe…

Même nos projets sont au point mort. Nos rêves nous ont été confisqués et la peur les a remplacés. Elle nous a mordu à la nuque et ne nous lâche pas. Accélérés par des réseaux sociaux sans filtres, les sentiments les plus nauséeux se répandent : insultes, démagogie, incitation à la haine de l’autre. Les revendications catégorielles fracturent la société, l’individualisme grignote nos coeurs, les incivilités se multiplient. Et sous les coups de boutoir des théories du complot qui se propagent, les symboles de l’autorité, comme l’État, la justice, la police ou les institutions internationales semblent tétanisés.

Bref la dépression nous guette.

Alors il est temps de dire STOP !

…et pourtant, les raisons d’espérer n’ont jamais été si nombreuses.

Car en chinois, le mot « crise » est constitué de deux idéogrammes signifiant à la fois « danger » et « opportunité ». Il véhicule l’idée positive dans la culture de l’Empire du Milieu que chaque difficulté fournit l’occasion de la contourner et de s’améliorer.

De toutes façons nous n’avons pas le choix. A ce stade, nous devons prendre une décision personnelle :

• Soit nous plaindre et nous laisser glisser le long de la pente savonneuse du renoncement. Il y a effectivement une certaine ivresse morbide à se laisser couler, c’est la voie de la facilité.
• Soit réagir à cette tentation délétère et essayer de remonter la pente avec les griffes, avec les dents. Car en soi, une pente n’est pas une fatalité. Tout dépend du sens dans lequel on veut la parcourir.

C’est ce que le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a nommé la résilience, par analogie avec la résistance d’un métal au choc. Ce processus par lequel un individu traumatisé décide de faire face à la dépression qui menace, de se reconstruire et de sortir plus fort de cette épreuve.

C’est précisément le thème de mon dernier livre qui vient de paraitre, librement adapté de l’histoire vraie d’un jeune homme violemment cabossé par la vie au point d’avoir attenté à sa vie. « Une pente » raconte avec pudeur sa descente aux enfers mais surtout sa remontée progressive vers l’aube de sa renaissance. Son histoire est magnifique et solaire, empreinte de simplicité, d’entr’aide et de bonheur. Le philosophe Frédéric Lenoir l’a d’ailleurs joliment qualifiée d’ « une ode lumineuse à la vie »…

Alors, à l’heure où la morosité ambiante pourrait tenter certains d’entre nous de se laisser glisser par désespoir le long de cette foutue pente, puisse ce parcours douloureux, puis apaisé, les inspirer.

D’ailleurs, à l’approche des fêtes de fin d’année, quel plus beau cadeau à faire à ses proches ou à soi-même que de rendre l’espoir et le goût de vivre ?

« Une pente » (Editions Ovadia)

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Livré dédicacé en 48 h.